Publié le 15 juillet 2013 sur le site Bd Voltaire

Mais nonobstant les prochains développements qui pourraient venir
contrarier la jolie fable, cette posture suffisante cache mal la soudaine
panique qui s’empare de ce petit monde inquisitorial, rompu pourtant à
condamner férocement tout contrevenant à la pensée autorisée.
Ainsi, dans un précédent libelle en date du 5 juillet
dernier et intitulé « L’histoire
d’un foyer de Laon échauffe les sites identitaires », le même Libération nous dévoilait ingénument la
cause du brusque changement d’atmosphère qui met à mal sa crâne assurance.
L’histoire en question ? Évincés d’un foyer de jeunes
travailleurs au profit d’infortunés demandeurs d’asile, une poignée de
franchouillards en délicatesse avec les picaillons se retrouvaient derechef à
la cloche. Pas de quoi fouetter un chat, alors, au regard du quotidien bobo qui
soigne son humanisme très sélectif. Mais le gardien du dogme de s’émouvoir,
courroucé, de l’hydre rebelle engendrée par une armada d’internautes scandalisés
et hurlant à la préférence étrangère.
Et nous y voilà ! On apprend que l’obscure feuille de
province qui a débusqué le lièvre s’est vue gratifiée de 15.000 « j’aime » de Facebook, que
les téléphones de l’association gestionnaire du foyer ont dû être débranchés
parce qu’assaillis d’insultes et que le préfet du coin s’embrouille dorénavant
dans un salmigondis d’arguties plus foireuses les unes que les autres. Bref,
que le raffut réticulaire a payé.
Pour nous tous qui, sur Boulevard
Voltaire ou ailleurs sur la toile, nous échinons du clavier à dénoncer les
petites et grandes turpitudes du système dans la dédaigneuse indifférence de
cette « grande presse », voilà
un rayon de soleil bien revigorant qui perce la touffeur ambiante. Car ces
manifestations impromptues de citoyens en colère qui maillent maintenant
quotidiennement notre territoire ne sont-elles pas aussi le fruit de l’inlassable
travail de ré-information des sites, blogs et réseaux sociaux alimentés par des
petites mains patriotes et bien souvent bénévoles ?
Loi Taubira, maltraitance rituelle des animaux, destructions
d’églises, délinquance importée ou autres malveillances qu’il subissait hier en
silence, le peuple de France s’instruit dorénavant en ligne, gronde et crie son
désaccord. Interloqué devant l’ampleur du soulèvement, Libération, qui pourtant se garde bien d’ordinaire de toucher mot du
rejet que ces sujets suscitent, n’a plus que le brocard ou l’invective pour
arguments.
Mais avec des ventes en chute libre – moins 40 % cette année
–, ces beaux messieurs de Libé,
grassement rémunérés pour leur fatuité servile, ont du mouron à se faire. Ce ne
seront bientôt plus quelques réactions indignées que ces plumitifs autistes
auront à redouter, mais le tsunami qui les emportera.
Et la catastrophe, ils le pressentent dans l’effroi, viendra
de la fin de leur monopole. Tels les dinosaures qui n’avaient pas vu venir le
changement de climat, le Web, avec la nouvelle liberté qu’il induit, sera leur
tombeau. Et dire que ces gens-là ne juraient qu’en l’évolution. La toile est
désormais leur épouvante…