Dimanche 19 janvier 2014, à quatre heures de l’après-midi,
« Bateau Daphné ».
Lieder et
pièces pour piano
(dont la Fantaisie à quatre mains en fa mineur)
avec Duy-Thông Nguyên, contre-ténor, Pascal
Heuillard et Olivier Dauriat au piano.
Ce concert sera suivi d’un autre, à six heures, Winterreise (Voyage d’Hiver)
avec Laurent Collobert, baryton, et Olivier
Dauriat au piano.
Le « Bateau Daphné » est amarré au n° 11
du quai Montebello, Paris, 5e.
Réservations au 01 30 36 18 88, info@bateaudaphne.com
Un concert : 15 € / pers., deux concerts :
24 €.
Chaque concert
sera suivi d’un cocktail
Duy-Thông Nguyên
Duy-Thông Nguyên, habitué des concerts de
Saint-Julien-le-Pauvre*, n’est pas un contre-ténor anodin. Issu d’une famille
vietnamienne mais né en France, lui qui se définit comme « Français de la
seconde génération » considère que ses racines asiatiques interfèrent peu,
du moins consciemment, dans sa recherche musicale, même s’il tempère ce
sentiment par le constat purement physique que le système vocalique tonal
vietnamien favorise chez les hommes une incontestable prédisposition à utiliser
le registre de fausset.
Il faut cependant l’avoir entendu dans son
interprétation tout à la fois sensible et magistrale du répertoire européen des
castrats pour percevoir la singularité de ce chanteur classique. Ne manquant
jamais de rappeler le contexte historique, les interprètes fameux qui l’ont
précédé et les anecdotes qui se rattachent à chaque œuvre qu’il s’apprête à
nous faire revivre, Duy-Thông Nguyên nous démontre à quel point il sait
exprimer l’extrême raffinement de notre civilisation. Dans son « Hommage
aux castrats », qu’il représente très régulièrement et dont on peut
retrouver des extraits sur son CD proposé à la vente, difficile pour l’auditeur de ne pas se voir
transporté en d’autres temps, tout d’élégance et de délicatesse, où l’Église et
le profane se mêlent en cette voix exceptionnelle quasi androgyne qui, dans la
veine ambiguë des anciens castrats d’opéra comme Farinelli, nous révèle pour
notre plus grand plaisir le meilleur de nos racines, de l’Antiquité aux Années
folles en passant par le Grand siècle.
Jacques Vergès, métis asiatique, nous disait que
les cultures s’influencent selon leurs attirances, mais ne se mélangent pas.
Pour Duy-Thông Nguyên, de sang vietnamien mais
d’éducation française, quelle plus belle démonstration peut-on trouver du lien
subtil tissé par l’histoire et procédant de cette passion commune souvent complexe
qui unit la finesse millénaire de l’Asie à la richesse du patrimoine
occidental ?
Quand il se produit, ne manquez pas d’aller l’écouter. Avec Duy-Thông Nguyên, vous vous offrirez un instant de pure félicité qui vous entraînera bien loin de la déréliction présente, si tristement empreinte aujourd’hui du mépris des arts et de la beauté.
* Pour connaître des prochains concerts programmés
en l’église Saint-Julien-le-Pauvre sous la houlette inspirée de Bernard Carrier,
cliquez ici
Duy-Thông Nguyên s’y produira les 11 février et 8
mars prochain en soirée à huit heures.