dimanche 5 janvier 2014

Duy-Thông Nguyên : « Une Schubertiade en hiver… »


Dimanche 19 janvier 2014, à quatre heures de l’après-midi,

« Bateau Daphné ».


Lieder et pièces pour piano
(dont la Fantaisie à quatre mains en fa mineur)
avec Duy-Thông Nguyên, contre-ténor, Pascal Heuillard et Olivier Dauriat au piano.

Ce concert sera suivi d’un autre, à six heures, Winterreise (Voyage d’Hiver)
avec Laurent Collobert, baryton, et Olivier Dauriat au piano.

Le « Bateau Daphné » est amarré au n° 11 du quai Montebello, Paris, 5e.



Réservations au 01 30 36 18 88, info@bateaudaphne.com
Un concert : 15 € / pers., deux concerts : 24 €.
Chaque concert sera suivi d’un cocktail


Duy-Thông Nguyên



Duy-Thông Nguyên, habitué des concerts de Saint-Julien-le-Pauvre*, n’est pas un contre-ténor anodin. Issu d’une famille vietnamienne mais né en France, lui qui se définit comme « Français de la seconde génération » considère que ses racines asiatiques interfèrent peu, du moins consciemment, dans sa recherche musicale, même s’il tempère ce sentiment par le constat purement physique que le système vocalique tonal vietnamien favorise chez les hommes une incontestable prédisposition à utiliser le registre de fausset.



Il faut cependant l’avoir entendu dans son interprétation tout à la fois sensible et magistrale du répertoire européen des castrats pour percevoir la singularité de ce chanteur classique. Ne manquant jamais de rappeler le contexte historique, les interprètes fameux qui l’ont précédé et les anecdotes qui se rattachent à chaque œuvre qu’il s’apprête à nous faire revivre, Duy-Thông Nguyên nous démontre à quel point il sait exprimer l’extrême raffinement de notre civilisation. Dans son « Hommage aux castrats », qu’il représente très régulièrement et dont on peut retrouver des extraits sur son CD proposé à la vente, difficile pour l’auditeur de ne pas se voir transporté en d’autres temps, tout d’élégance et de délicatesse, où l’Église et le profane se mêlent en cette voix exceptionnelle quasi androgyne qui, dans la veine ambiguë des anciens castrats d’opéra comme Farinelli, nous révèle pour notre plus grand plaisir le meilleur de nos racines, de l’Antiquité aux Années folles en passant par le Grand siècle.

Jacques Vergès, métis asiatique, nous disait que les cultures s’influencent selon leurs attirances, mais ne se mélangent pas.

Pour Duy-Thông Nguyên, de sang vietnamien mais d’éducation française, quelle plus belle démonstration peut-on trouver du lien subtil tissé par l’histoire et procédant de cette passion commune souvent complexe qui unit la finesse millénaire de l’Asie à la richesse du patrimoine occidental ?

Quand il se produit, ne manquez pas d’aller l’écouter. Avec Duy-Thông Nguyên, vous vous offrirez un instant de pure félicité qui vous entraînera bien loin de la déréliction présente, si tristement empreinte aujourd’hui du mépris des arts et de la beauté.

* Pour connaître des prochains concerts programmés en l’église Saint-Julien-le-Pauvre sous la houlette inspirée de Bernard Carrier, cliquez ici
Duy-Thông Nguyên s’y produira les 11 février et 8 mars prochain en soirée à huit heures.