Ce qu’il y a de bien, dans la France hollandaise, c’est que,
si le show y est aussi permanent qu’avec celle de Sarkozy, au moins est-il
moins flashy, plus sépia.
Photos jaunies et bande-son des années 30, Jean-Marc Ayrault,
verbe haut et poigne à l’avenant, nous refait le coup des ligues factieuses et
de la République en péril. Dissolution des JNR, de Troisième Voie, et, pourquoi
pas, de l’extrême droite tout entière : le « fascisme » n’a plus qu’à numéroter ses abattis.
Car, chacun le sait, la violence c’est le fascisme, cela
nous est rabâché à longueur d’antenne dans le grand spectacle médiatico-politique
qui tient lieu aujourd’hui d’actualités. La mort du jeune Méric ne pouvait pas
mieux tomber pour ces virtuoses de l’illusionnisme.
Qu’importe qu’aujourd’hui l’on sache que, dans la rixe fatale
invoquée, il n’y eut pas intention de tuer. Au contraire de la tentative
d’assassinat au cutter d’un militaire à La Défense par un islamiste – acte
prémédité, celui-là, et autrement plus préoccupant pour la société française.
Qu’importe aussi que la vraie violence s’exerce au quotidien
contre nos compatriotes, telle la mort, le 4 juin dernier à
Châlons-en-Champagne, d’un élève ingénieur tué à coups de poing pour une
cigarette. Meurtre odieux et si tristement banal de nos jours, complètement
passé sous silence.
Peu chaut d’ailleurs à ces arbitres de la pensée correcte
que vous croyiez ou non l’antienne, plus la ficelle sera grosse, mieux ce sera.
Car, derrière ces grotesques tartarinades, se profile l’insidieuse manipulation
politicienne amorcée avec le « mariage
pour tous ».
Bien loin de l’apaisement revendiqué, la multiplication des
conflits, la stratégie de la tension permanente, les dérapages brutaux, voilà la
combine pour « tailler en
pièces », non pas un fascisme opportunément ressuscité, mais la droite
parlementaire. Cette prétendue droite à l’inculture politique crasse, qui
s’empêtre à la moindre insinuation de collusion avec le Diable, que l’on fait
lever comme un seul homme à la mémoire d’un gauchiste et que l’on traite
impunément d’indigne dès qu’elle bredouille quelque parenté de l’extrême gauche
avec la violence. Dans notre système bipolaire, c’est cette droite qui est
perçue comme l’obstacle à la réélection de Hollande en 2017.
Le mariage gay avait dégagé la voie, l’instrumentalisation
de l’antifascisme et bientôt le vote des étrangers achèveront l’implosion de l’UMP
au profit du Front national. Tel est le calcul de nos finauds prestidigitateurs.
Ce ne sont pas les JNR que monsieur Ayrault veut dissoudre,
c’est l’UMP.
Et au vu des piteuses circonvolutions de cette formation, la martingale
a tout d’une pioche gagnante. Face au FN en 2017, les élections seront
verrouillées, pense-t-on. Mais si l’escamotage tournait au vinaigre ? À
jouer avec le feu…